lundi 8 septembre 2008


J'ai affuté mes armes. Graissé mes larmes. Rangée ma haine, sortie ma laine.
Aujourd'hui est le grand jour. Celui où je ne fuis plus l'ombre qui m'entoure.
Ma cabane tangue, la tempête fait rage. Je suis exsangue, je surnage.
La lance le long du corps, j'avance. Mes blessures et coups du sort, je panse.

La brume est partout, l'angoisse mon amie, le danger me rend fou,
Un mouvement à gauche, l'étreinte se resserre, avant que le vide ne me fauche.
Je dois faire face; j'en suis capable. Le monstre est de classe, mon angoisse palpable.
La chose se révèle enfin, debout pour cette ultime cause, venue pour sa fin.

La silhouette se dessine, son obscurité se raffine. Son visage apparaît, front sage, il se tait.
L'horreur dans sa splendeur me dépasse; mon cœur s'agace devant tant de noirceur.
Mon jumeau de tristesse et regrets, source de ces maux, agissant avec finesse et secret.
La tension est terrible, la sentence imprononçable. Il est ma cible, la haine façonnable.

Le vent se lève et nos regards se croisent. Ses lèvres murmurent, l'air hagard, il me toise.
Mon bras fond dans la nuit, cherche la faille, sans hésitation ni bruit, trouve les entrailles.
Le sang de la bête sèche sur le sol, tandis qu'un souffle glaçant balaye cette mèche sur mon col.
Une fine pluie s'abat sur mes épaules; je me réfugie sous un saule. Je ris, tout est fini.



Jusqu'à quand ?

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