mardi 17 février 2009


Je suis assis et le temps passe. Un râle s'élève, un brin de vie s'envole. J'en viens à souhaiter que cela se termine. Au plus vite. Son souffle rauque fait trembler la maison. Les murs vibrent. La bête est agonisante. Celui qui était autrefois tout-puissant, se retrouve cloué à un lit.

La télé est allumée. Il est 2h17. Il la regarde. Les images défilent, vides de sens. Ses muscles ont fondu. Ses os tendent la peau. Ses yeux sont immobiles, fixés sur une quelconque rediffusion. Il ne comprend pas.

Il s'étouffe. Il crachote. Il est cette vieille locomotive au charbon qui refuse de démarrer, sous le regard atterré des passagers, le long du quai. Je suis le possesseur d'un billet première classe. Je suis le passager, aux premières loges d'une mise à mort.

Personne n'aura été surpris. What goes around, comes around. Qui sème le vent récolte la tempête. Et toutes ces conneries. N'empêche que ça fait toujours mal. Que ça te prend toujours au dépourvu. Que ça te rappelle qu'on n'est rien. Que tout ce qu'on fait est futile.

Il n'y aura pas grand monde, quand on le mettra six pieds sous terre. Il n'y aura pas de grand discours. Il y aura des larmes. Comme celles que son fils de trente-cinq ans a bien du mal à refouler lorsque je lui propose de monter dire bonjour à son père. C'était un beau salopard, à sa manière.

Demain, je devrais peut-être à nouveau lui donner à manger. Demain, peut-être, je réussirai à le faire sans m'effondrer en larmes.

Demain, peut-être, il réalisera, cette fois, que je pleure.