mardi 13 janvier 2009


Le lac s'étend. Le souffle est clément.
Une feuille s'envole, plane, touche le sol, fane.
Les rongeurs s'enfouissent dans une torpeur complice.
Les ombres s'allongent et par leur nombre deviennent songe.

La vague s'élève, murmure auprès de l'algue, son élève.
Un embrun éclate, s'abat, écarlate, en contrebas.
Les poissons se glissent, sans un son, au fond de l'abysse.
L'océan n'est plus que agitation, sur son séant attendant l'oblitération.

Le calme plat. L'âne sous son platane.
La flamme d'une bougie au cœur de la nuit.

L'éclair fuse, brûle sur son passage, s'amuse, de ce bois d'un autre âge.
Le tonnerre gronde, la pluie tombe, échos de la mer et du monde.
Les ruisseaux débordent en horde, et mordent plein de morgue.
La forêt fait le gros dos, revêt à contrecœur ce manteau d'eau.

La tempête déchaîne sa rage et sa haine sur le rivage.
L'écume s'affole et vibre dans l'air, décolle, libre de tout contraire.
Les rouleaux se moquent du bateau qu'ils bloquent.
Toute la côte frémit de terreur, gémit d'horreur.

Bientôt, l'intempérie se retire, périt, mais prête à revenir. Le serez-vous ?