mercredi 3 juin 2009


I'll carry my weapon through miles,
Walking across fields of rice,
To serve and protect, to live and survive,
For my country and its lives.

I'll kill the innocent and the beauty,
Bury their corpses and thank the deputy,
Watching rains of napalm under me,
Feeling the souls underneath.

I'll reload under the fire,
Reminising my far and missed shire,
Get wound and shout for help,
Closing my eyes, my last breath held.

I'll fly back in first class,
No tear, dear lads and lass,
Resting six feet under,
Is the place for a murderer.

jeudi 19 mars 2009


L'Ave Maria en fond et un caisson en bois. Une quelconque plaque de métal, résumant une vie.

Je suis assis sur une plage sans fin, de sable blanc. Le ciel est gris, le vent souffle. L'océan déverse ses vagues à quelques mètres devant moi. Les grains de sable glissent le long de ma main. Mes cheveux battent devant mon regard.

Puis Elle s'assoit à côté de moi. Immobile. Je n'entends pas son souffle. Sa présence glace l'atmosphère. Nous regardons l'étendu infinie d'eau. Je savoure l'instant.

"Ce ne sera pas pour aujourd'hui. Tu es venue pour rien."

Aucune réponse. Elle n'a jamais été du genre bavard. Je me redresse et fais quelques pas en direction de l'océan, attentif à tous mes sens. Je frémis, sans savoir si le vent en est responsable.

"Cela sera sur un champs de bataille. Cela sera pour un idéal. Ma vie aura un sens. Pourquoi la vivre, sinon ?"

Les embruns viennent me caresser le visage, pendant que je scrute l'horizon. Le ciel s'assombrit encore et un éclair s'abat au loin, imprimant ses contours sur ma rétine. Je me retourne, Elle n'est plus là. Ne reste plus qu'un malaise diffus. Un goût de fer sur la langue, un souffle sur la peau.

Je sors de la pièce, fuyant les regards autour de moi. Un sourire fugace anime mon visage. Non, je n'ai pas peur de toi.

mardi 17 février 2009


Je suis assis et le temps passe. Un râle s'élève, un brin de vie s'envole. J'en viens à souhaiter que cela se termine. Au plus vite. Son souffle rauque fait trembler la maison. Les murs vibrent. La bête est agonisante. Celui qui était autrefois tout-puissant, se retrouve cloué à un lit.

La télé est allumée. Il est 2h17. Il la regarde. Les images défilent, vides de sens. Ses muscles ont fondu. Ses os tendent la peau. Ses yeux sont immobiles, fixés sur une quelconque rediffusion. Il ne comprend pas.

Il s'étouffe. Il crachote. Il est cette vieille locomotive au charbon qui refuse de démarrer, sous le regard atterré des passagers, le long du quai. Je suis le possesseur d'un billet première classe. Je suis le passager, aux premières loges d'une mise à mort.

Personne n'aura été surpris. What goes around, comes around. Qui sème le vent récolte la tempête. Et toutes ces conneries. N'empêche que ça fait toujours mal. Que ça te prend toujours au dépourvu. Que ça te rappelle qu'on n'est rien. Que tout ce qu'on fait est futile.

Il n'y aura pas grand monde, quand on le mettra six pieds sous terre. Il n'y aura pas de grand discours. Il y aura des larmes. Comme celles que son fils de trente-cinq ans a bien du mal à refouler lorsque je lui propose de monter dire bonjour à son père. C'était un beau salopard, à sa manière.

Demain, je devrais peut-être à nouveau lui donner à manger. Demain, peut-être, je réussirai à le faire sans m'effondrer en larmes.

Demain, peut-être, il réalisera, cette fois, que je pleure.

mardi 13 janvier 2009


Le lac s'étend. Le souffle est clément.
Une feuille s'envole, plane, touche le sol, fane.
Les rongeurs s'enfouissent dans une torpeur complice.
Les ombres s'allongent et par leur nombre deviennent songe.

La vague s'élève, murmure auprès de l'algue, son élève.
Un embrun éclate, s'abat, écarlate, en contrebas.
Les poissons se glissent, sans un son, au fond de l'abysse.
L'océan n'est plus que agitation, sur son séant attendant l'oblitération.

Le calme plat. L'âne sous son platane.
La flamme d'une bougie au cœur de la nuit.

L'éclair fuse, brûle sur son passage, s'amuse, de ce bois d'un autre âge.
Le tonnerre gronde, la pluie tombe, échos de la mer et du monde.
Les ruisseaux débordent en horde, et mordent plein de morgue.
La forêt fait le gros dos, revêt à contrecœur ce manteau d'eau.

La tempête déchaîne sa rage et sa haine sur le rivage.
L'écume s'affole et vibre dans l'air, décolle, libre de tout contraire.
Les rouleaux se moquent du bateau qu'ils bloquent.
Toute la côte frémit de terreur, gémit d'horreur.

Bientôt, l'intempérie se retire, périt, mais prête à revenir. Le serez-vous ?